Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

"Debout ?"

Publié le par Sylvain Lambert-Virgili

Au bout de quelques mois,

Maladroitement les pas se posent,

On titube, on devient droit

Cela ne se fait pas sans ecchymoses.

On continue sous le préau, à l’école,

On court, on simule pour jouer,

On s’étale à même le sol,

Parfois même on en sort égratigné.

Premiers émois, premier amour,

Le cœur est pris, enserré,

Pour un jour, pour toujours ?

On espère, puis le rêve est brisé.

Comme des chiens dans un jeu de quilles,

Tour à tour, nous faisons notre entrée,

Pour un regard, un mot, un geste d’une fille

On est amouraché, puis désespéré…

Quoiqu’il advienne pourrons nous

Ne pas rester à genou

Et si l’on tombe même dans la boue

Nous remettrons nous : Debout ?

Tomber, encore une fois,

Pourquoi doit on répéter,

Sommes-nous maladroit ?

Le faisons-nous exprès ?

Parmi les anonymes,

Nos cœurs sont écorchés,

Hommes, Femmes, tous victimes,

D’y avoir cru, d’avoir aimer.

On grandit, on se bétonne

Pour ne plus trébucher,

Insensible, on détonne,

C’est : reculer pour mieux sauter.

Sans le chercher, un jour il revient,

Il nous prend, nous invite à danser,

Nos corps, nos voix, nos mains,

Se remettent aussitôt à vaciller.

Quoiqu’il advienne pourrons nous

Ne pas rester à genou

Et si l’on tombe même dans la boue

Nous remettrons nous : Debout ?

Plus on vieillit, plus rien n’est sûr,

Alors on tiédit, on devient froid,

On comprend que rien ne dure,

Même pas le fait d’être soi.

Et pourtant, jeune ou vieux, on recommence,

Un pas après l’autre, tout reprend un sens,

Parce qu’après chaque chute on se relève,

Rien n’est jamais définitif avant que tout s’achève,

Et même si l’on tombe une fois de plus, une fois encore,

C’est aussi cela se battre encore plus fort.

Quoiqu’il advienne pourrons nous

Ne pas rester à genou

Et si l’on tombe même dans la boue

Nous remettrons nous : Debout ?

C'est il y a quelques temps

Qu’il a vu son rêve s’envoler,

Une fois de trop, elle s’est en aller

Un froid matin de février.

Depuis c’est un saut dans le grand vide

Un abyss, le précipice s’est invité

Mais sachez bien que seule la vie décide

De qui doit se relever…

Quoiqu’il advienne pourrons nous

Ne pas rester à genou

Et si l’on tombe même dans la boue

Nous remettrons nous : Debout ?

Commenter cet article